Microsoft tente de retourner la crise à son avantage


L’ancien directeur général d’OpenAI, Sam Altman, participant au sommet annuel de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique, à San Francisco, le 16 novembre 2023.

Dans la crise à OpenAI, Microsoft est-il un gagnant ou un perdant ? Principal partenaire et actionnaire extérieur de la structure, le géant du logiciel joue très gros. Mardi 21 novembre au matin, le point final n’était pas encore écrit dans le chaotique feuilleton ouvert vendredi avec l’éviction surprise de Sam Altman, le cofondateur et directeur général de la start-up la plus en vue dans l’intelligence artificielle (IA). Ce dernier pourrait être embauché chez Microsoft, avec d’autres employés de l’entreprise à l’origine de ChatGPT. Mais il travaillait aussi à un possible retour chez OpenAI, a révélé le site d’information américain The Verge.

« Peu importe où Sam Altman sera, il travaillera avec Microsoft », a relativisé Satya Nadella, le président-directeur général de Microsoft, sur Bloomberg TV, se posant comme seul acteur visible à la télévision de ce drame à huis clos. « Je suis ouvert aux deux options », a-t-il ajouté, sur CNBC. « A l’évidence, nous voulons que Sam [Altman] et Greg [Brockman, autre cofondateur qui a démissionné après la mise à l’écart du directeur général] aient un endroit fantastique où s’installer s’ils ne sont pas à OpenAI », a-t-il expliqué. Quant à un retour du patron déchu dans la start-up, « c’est à son conseil d’administration et à ses dirigeants de décider », a jugé M. Nadella, tout en prévenant : « Il est clair que quelque chose doit changer dans la gouvernance d’OpenAI. »

A OpenAI, ont lieu d’« intenses discussions » en vue de réunifier l’équipe, ont écrit les dirigeants lundi soir, dans un mémo interne évoqué par Bloomberg. Mais M. Altman, comme le conseil d’administration, n’étaient « pas encore prêts à donner une réponse finale ». Selon une source citée par le Financial Times, les membres du conseil à l’origine du départ de M. Altman restaient assez fermes. A l’inverse, un des fonds actionnaire d’OpenAI menaçait de contester son limogeage, par une action judiciaire.

« Un coup de poker qui restera dans la légende »

Pour Microsoft, cette pièce a plutôt commencé en tragédie : vendredi, le géant du logiciel a appris à la dernière seconde le renvoi du directeur général de la structure dans laquelle il a pourtant investi 13 milliards de dollars (11,8 milliards d’euros) depuis 2019. Et dont les modèles d’IA, capables de générer des textes et des images, ont été largement déployés dans ses logiciels, dont Office. Détenteur de 49 % de la société à but lucratif créée en 2019 par OpenAI, la firme de M. Nadella n’a pourtant aucune influence sur le conseil de la structure à but non lucratif qui la contrôle. Ce dernier a jugé la stratégie de M. Altman trop tournée vers le développement à court terme de produits commerciaux (comme ceux de Microsoft). Pire, malgré des manœuvres intenses de M. Nadella pour réhabiliter le directeur général, le conseil a nommé lundi matin un remplaçant, Emmett Shear, partisan de « ralentir » les recherches en IA.

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Catégorie article Politique

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